Cérémonies du 8 mai : 3 hautes distinctions remises à d’anciens combattants

A l’occasion de la cérémonie commémorative du 8 mai, 3 anciens combattants ont été décorés de la croix du combattant, une distinction remise uniquement pour une action militaire exceptionnelle. Ces 3 anciens combattants ont tous servi la nation lors de la guerre d’Algérie, chacun de manière différente, mais la valeur de leurs actes reste exemplaire.

Charles Jean Claude : est né en 1937 à Savigny. Appelé sous les drapeaux le 1er mars 1958 au 8° cuirassiers de la Valbonne, il partira pour l’Algérie en juin de la même année. Pendant ces 14 mois passés en Afrique il participera à d’innombrables opérations de maintien de l’ordre ou il s’est distingué au cours de multiples missions de surveillances effectuées lors du barrage avant Nord Constantinois. Mais c’est particulièrement la nuit du 26 au 27 août 1959 qu’il s’est distingué comme le rappelle la citation du Général Dulac : «  tireur sous tourelle sur char M24… il s’est particulièrement fait remarquer la nuit de 26 au 27 août 1959 aux mechtas Marrekab en contraignant au repli par la précision de son tir un fort élément rebelle qui tentait de franchir le réseau ». Pour ces 24 mois passés à la guerre d’Algérie, Jean avait déjà reçu la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze, ainsi que la médaille commémorative du maintien de l’ordre en AFN, il a sa carte du combattant depuis 1984 et est adhérent à la section de Savigny sa création.

René Sorlet : est né en 1939 à Belley. Il est parti sous les drapeaux le 1 mars 1959 à Toulouse dans le 14° régiment de chasseur parachutiste. C’est en février 1960 qu’il s’embarque pour l’Algérie ou il participe à de nombreuses opérations du maintien de l’ardre. Mais c’est lors d’une opération héliporté qu’il se distinguera et qui lui vaudra une citation par le général Autrand : «  le caporal chef de pièce courageux et dynamique, s’est distingué lors de l’opération héliportée du 24 avril 1960 aux mechtas Si Said en abattant un rebelle retranché dans les rochers et en saisissant son fusil de chasse ». Lors de ces 17 mois passés à la guerre d’Algérie, René a été nommé au grade de sergent en mars 1961, il a eu son brevet de parachutiste, et a reçu la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze, ainsi que la médaille commémorative en opérations en AFN, il a sa carte du combattant en 1979 et est adhérent à la section de Savigny depuis la même année.

Maurice Tholin : est né en 1939 à savigny. Il part pour son service militaire le 3 juillet 1959 au 13° bataillon de chasseur alpin à Chambéry comme grenadier voltigeur. C’est le 31 octobre de la même année qu’il rejoint le 2 – 137 ° régiment de marine en Algérie. Puis il fait un stage d’infirmier pendant un mois avant d’être rattaché à une section de commandement, c’est ce poste d’infirmier qui lui vaudra une citation du général Simon : «  infirmier particulièrement qualifié et d’une conscience professionnelle digne d’éloges. En poste à Ain Yassin depuis plus d’un an, dans des conditions difficiles, s’est dépensé sans compter pour prodiguer ses soins à une population particulièrement déshéritée, tout en étant volontaire pour toutes les patrouilles de nuit. A su acquérir sa confiance et l’estime de cette population en participant ainsi pour une large part à la pacification de la région ». Pour ces 24 mois passés à la guerre d’Algérie, Maurice avait déjà reçu la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze, ainsi que la médaille commémorative des opérations en AFN, il a sa carte du combattant depuis 1977 et est adhérent à la section de Savigny sa création.

Isabelle Leca

Savigny honore ses héros


C’est plaisant de voir que la population se réunit toujours aussi nombreuse pour ce rendez vous capital qu’est la cérémonie du 8 mai. Celle-ci était ici célébrée en grande pompe avec les pompiers, ainsi que trois clairons. La foule des Savignois, jeunes et moins jeunes, était réunie à la fois pour honorer la mémoire des anciens combattants morts au combat mais aussi de ceux encore vivant aujourd’hui, qui ont su faire preuve de courage de par le passé. C’est le cas de Jean Claude Charles, René Saret et Maurice Tholin. Comme a pu le rappelé Mr Moretton, président de section, ils ont su chacun s’illustrer à leur manière lors du conflit avec l’Algérie. Pour Charles Jean Claude, ce fut au sommet d’un char, lorsqu’ il a contraint au repli un fort élément rebel. René Seret, quant à lui, a désarmé un rebelle en saisissant son fusil lors d’une opération héliportée. Enfin, Maurice Tholin a servi comme infirmier pendant 20 mois et s’est distingué par son courage et son dévouement. Tous les trois avaient déjà la croix de la valeur militaire (qui n’est donnée que par la hiérarchie miliaire). Ils ont reçu ce 8 mai 2003 la croix du combattant, en présence notamment de Mr Cormoreche, président de l’AG-PG-CATM pour le canton de l’Arbresle. Le discours de Mr Martinon, maire de Savigny, était un véritable ode à la paix, qui faisait référence autant au passé qu’aux conflits actuels dans le monde. Il fut relayé par une lecture par les enfants des écoles du poème de Georges Moustaki intitulé : « Peut-être viendra elle demain… la paix. »

Martin FORRAT