Mercredi matin, les anciens combattants se retrouvaient sur la place de la Mairie pour les cérémonies commémoratives du 8 mai 1945.
Après un passage au monument aux morts, où des gerbes étaient déposées, c’est au Petit Théâtre, à l’abri que se sont poursuivies les cérémonies.
Après les discours de Bruno Buisson et Paul Cormorèche, deux anciens combattants étaient mis à l’honneur et recevaient la médaille de reconnaissance.
Ce sont ensuite les enfants, certes bien moins nombreux que les années précédentes, qui ont pris le micro. Ils n’étaient que 3 mais ils ont réussi à émouvoir l’assistance en chantant quelques couplets du Chant des Partisans, et beaucoup de personnes n’ont pu retenir quelques frissons devant ces voix pures, et si sincères. Les cérémonies se terminaient autour du verre de l’amitié.
Max Drevet :
Né en janvier 1937 à Lyon, il commence sa vie professionnelle comme « lisseur » de dessins dans la soirie. En février 57, il part pour son service militaire, traverse la grande bleue et rejoins directement son régiment de transmission ( qui fait partie de l’armée de l’air) au Maroc.
Après un petit apprentissage du maniement des armes ( bien que ce ne soit pas la mission principale des transmissions), il fait 5 mois d’apprentissage dans la réception et diffusion de message.
En juillet 57 il part pour l’Algérie, dans le même régiment, et c’est à Alger que pendant 19 mois, dans des locaux protégés, des souterrains, qu’il a réceptionné, diffusé, transmis, les messages.
L’information étant la « mère » de la guerre pour les hommes de troupes sur le terrain. Après un passage à l’hôpital de Maillots suite à des problèmes de santé, c’est en mars 59 qu’il rentre en France puis il se marie avec Monique et s’installe à son compte comme taxi camionnette. Des enfants naissent de cette union, tout va bien, mais en 1976, à 36 ans, il est victime d’un grave accident de la route qui le plonge dans le coma pendant presque 3 semaines.
Il a fallu beaucoup de courage, de patience et de volonté à Monique et à lui, pour récupérer un peu de ses mouvements et retrouver un emploi comme gardien d’usine jusqu’à l’âge de la retraite. Le 11 novembre 2015, il recevait la Croix du Combattant des mains de Bruno Buisson, et ce mercredi c’est Bruno Buisson qui lui remettait la médaille de reconnaissance de la nation pour ces 25 mois passés au service de la France au Maroc et en Algérie.
Jean Luc Gandit :
Né en mars 1937 à Dijon, il a une formation de serrurier. La 1ere grosse épreuve de sa vie s’est produite en 1945 quand un camion de l’armée américaine a renversé sa maman et la rendue handicapée à vie.
Il avait alors 8 ans, il a fallu faire face, et il est devenu « pupille de la nation ». La deuxième grosse épreuve de sa vie, c’est que malgré son statut de pupille de la nation, il part pour le service militaire le 5 mai 1957 directement en Algérie, et se retrouve incorporé au 9° Zouaves à Alger où il fait sa formation militaire de 3 mois avec l’apprentissage des armes.
Avec sa formation de serrurier, cela fait de lui un spécialiste de l’armement qui lui vaut de nombreux déplacements dans les unités combattantes pour vérifier, contrôler et réparer les armes. « Chacal en Algérie, tigre à Verdun » c’est l’emblème des Zouaves et après 27 mois passés en Algérie, un certificat de bonne conduite, et une bonne jaunisse qui a nécessité un mois de soins et de convalescence, il rentre en France en juillet 1959. Il repart dans la vie professionnelle dans la mécanique et devient spécialiste dans les machines calibreuses de fruits, ce qui lui vaut de nombreux déplacements en France et à l’étranger. En 1962, il épouse Anne Marie et la famille s’agrandit avec 4 enfants.
Le 8 mai 2018 il recevait la Croix du Combattant des mains de Paul Cormorèche. Ce mercredi, c’est aussi Paul Cormorèche qui lui remettait la médaille de la nation pour ces 27 mois passé au service de la France tout en étant pupille de la nation.